Country : France

Christian Peltier, Animateur réseau national Education au Développement Durable Etab

Mission of the interviewed person : Il s'agit d'Education au Développement Durable par une démarche de DDD dans et par les établissements ; la reprise de l'axe 2 du PNADD 2003-2006. Cela intègre le pilotage du DD dans l’établissement et des actions pédagogiques avec l'exploitation et dans et hors la classe. Il s’agit de la mission de Catherine Laidin sur la Bergerie nationale à l’origine (même fiche de poste). A l’époque j’étais ARADD au niveau des Pays de la Loire, suite au programme Démonstration agriculture durable (1995-2002).
Quand je suis arrivé sur le poste, j’ai repris la fiche de poste de C. Laidin à la Bergerie et cela correspondait à ce que je faisais au niveau régional, à la démarche globale DD qui percute le pilotage du projet DD d’établissement. On touchait au projet stratégique de l’établissement, au projet d’établissement.
C’est important ces aspects pour sortir du greenwashing et interroger les orientations fortes des organismes. Il s’agit d’interroger ça. C’est une posture que j’ai, qui est de s’appuyer sur de la littérature et des expériences et quelque part il faut “gratter” le logiciel de fonctionnement des organismes sur comment on vit avec la nature, comment on vit entre humains en relation avec l’environnement. On ne peut pas rester extérieur par rapport à cette orientation là dans nos métiers (d’enseignants….). Comment ça concerne tout le monde, sur comment on vit ensemble, important politique, actions, gouvernance.
Il ne s’agit pas d’amener une nouvelle idéologie, mais de questionner et de construire avec les personnes, la question et les critères pour envisager des réponses, définir des réponses possibles et ensuite ce sont les acteurs qui décident.
Closeness with the program ETRES : very close
A definition of the ecological transition : Ce que j’aime bien c’est le terme transition, parce que transition laisse du temps et fait peut-être moins peur que changement. Je trouve que c’est important de la mettre en avant, cette transition. Encore plus important en travaillant avec les acteurs du territoire car ce ne sont pas tous des “radicaux”, loin de là. On a besoin des radicaux et des engagés mais par contre on ne peut pas laisser les autres à côté. Donc cette idée est intéressante. Je fais le lien avec le philosophe Patrick Viveret qui distingue deux façons d’envisager la transition : la transition comment translation ou comme métamorphose (Morin). Cette distinction est cruciale (cf. durabilité faible / forte). Il faut construire ces distinctions avec les enseignants et les éducateurs.
Cet outillage est important mais il doit être incarné, inscrit dans le concret de situations où l’on s’en sert, où on lui donne corps, où on peut se l’approprier, quitte à le remanier un peu (mais pas trop sinon on perd ce pour quoi il a été conçu). Par outillage, j’entends des outils pour raisonner, concepts, des grilles de lecture,... C’est pour cela qu’il faut du temps et des temps de formation avec les enseignants/formateurs/éducateurs.
What means accompanying a dynamics citizen? : Tout cela se fait avec. Il ne suffit pas de mettre des gens autour de la table pour avoir les solutions. Ils ont des éléments de solution en eux certes, mais en termes de maïeutique, ils n’ont pas forcément les outils nécessaires pour faire le pas de côté, pour voir le processus en jeu. Ils ont besoin d’outils pour cela, pour sortir de leur zone de confort, de leurs habitudes... travailler sur l’acceptation de leurs “non connaissances”, de faire un pas de côté et de le faire collectivement avec des personnes d’autres horizons, et s’interroger sur ce que cela produit pour le collectif et pour soi dans sa profession, son activité.
Il s’agit de sortir de l’entre-soi, pour sortir des corporatismes, pour construire ensemble un monde désirable où l’on peut accueillir l’autre qui est différent de soi. Sinon on construit des chapelles, des cathédrales, des ghettos…
La notion de travail, être en travail, c’est important pour moi. C’est un fondamental. Fondamentalement, l’accompagnateur met en travail ; il outille ; il construit des outils avec… il l’accompagne vers l’autonomie dans leur usage… pour avoir plus de pouvoir, de puissance (je fais la distinction entre les deux notions qui relèvent de registres différents) sur le réel.
Typical situations lived in your job : Deux grands chantiers dans ma mission :
1er chantier : Démarche globale de DD des établissements. A la suite de ce PNADD on est entré dans Agenda 21 ou démarche similaire et ensuite ça s’est élargi à projet d’établissement en lien avec AgroSup Dijon. Où est DD dans le PE ? Comment poser la question du DD dans projet stratégique pour le PE ? Réintégrer le questionnement conduit sur Agenda 21 dans la démarche PE. Ouvrage rédigé avec Martine David (Eduter) pour Educagri éditions : lien avec Agenda 21. Dans les accompagnements dans les PE, ça s’est traduit mais pas toujours très net et limpide (en fonction des accompagnateurs plus ou moins imprégnés de cette culture DD).
A la demande des établissements, on a construit un outil de positionnement pour Interroger le fonctionnement global de l’établissement (en lien avec le territoire) en termes de durabilité (http://www.chlorofil.fr/vie-scolaire-et-etudiante/education-au-developpement-durable/etablissement-en-demarche-globale-de-dd-edd.html). L’idée est de donner de la valeur aux engagements des établissements ; au-delà il y avait aussi l’idée (la demande des établissements) d’une labellisation.
2nd chantier : Faire connexion entre durabilité et situations d’apprentissage (pour ne pas dire enseignement et éducation). Il s’agit de travailler avec d’autres animateurs, les profs. Il faut se « coltiner » les situations d‘apprentissage dans et hors la classe. Il faut travailler avec les personnes pour voir ce qui se fait, les questions qui se posent. On ne peut pas questionner seul les situations. Il faut faire les liens avec les disciplines, il est intéressant d’y aller à plusieurs pour interroger avec un regard pluridisciplinaire pour questionner les contenus. L’opportunité “enseigner à produire autrement” a donné force et importance à cette orientation de travail. Tracer ce que les jeunes apprennent et ce que les enseignants veulent faire passer. Je suis plus dans un regard cognitif et conceptuel (même s’il n’est pas exclusif). Il s’agit de distinguer, clarifier les différentes entrées.
What activities to implement? : 1. Faire très attention au contexte, au sens large : qui est là ? pour quelle question ? quel est le contexte interne/externe ? Mener sa petite enquête en amont … sachant que ça se précisera au fil de l’action
2. L’accompagnateur doit être outillé a priori : sur l’animation et technique d’animation ; pas toutes les compétences et connaissances sur le sujet sur lequel il intervient, mais connaissance générales, et savoir mobiliser les experts
3. S’y connaître et avoir des repères sur le fond minimum notamment conceptuel. Dans mon cas, sur éducatif et durabilité (sinon G.O., gentil animateur… pas suffisant). Gros travail d’éducation, de co-éducation. Être sensibilisé au processus de controverse. Accompagner c’est différent d’animer
4. Activité de ré-assurance et de donner de la valeur à : parce que tu ne peux pas emmener les gens sur des aspects à risque (parce qu’on les bouscule) ; on ne peut pas en rester à du “rentre dedans”. Il faut ré-assurer, être dans l’empathie. La force, puissance de l’accompagnement, de tout ce que tu proposes et met à disposition, c’est cela qui crée le lien quand tu as pris en compte la personne, et permet la poursuite… continuité. Faire lien avec des personnes ressources pour apports complémentaires selon les questions. Être un accélérateur.
What specific skills? : - être observateur façon méta-cognition
- prendre connaissance du contexte en amont
- vigilance / anticipation et réajustement selon les contextes et situations
- veille informative sur les sujets sur lesquels on est
- analyser les situations et contextes avec des outils de méta-cognition
- construire des outils, donner les clés aux acteurs pour comprendre les processus dans lesquels ils se trouvent engagés
- ne pas laisser faire tout seul les acteurs….donner de la valeur, finalité : travailler sur la construction de l’autonomie grâce des outils réajustés à la situation et en construire de nouveaux. Il faut accepter de se décaler de l’outil. Vigilance sur les outils : ajustement dans la limite du possible, sinon on détourne trop l’outil. Construction avec : j’ai des outils et suis ouvert à ce qui va se passer.
- c’est bien d’être deux pour compléter les postures et regards
- comment on rend lisible nos positionnements différents (référents et outils différents mais enrichissants)
- différences selon si on accompagne seul ou à plusieurs : explicitation des postures de chacun, comment elles peuvent être complémentaires et explicites pour les accompagnés. Besoin de prendre le temps nécessaire pour cela.
- travailler avec tes outils méthodo et conceptuels (aussi didactiques) : mobilisation de ces outils en fonction des besoins et situations/publics.
Added value brought by an educator to the environment : - pensée et méta-cognition
- anticipation et réajustement selon les contextes et situations
différentes postures d’accompagnateurs, voir ce qui est plus adapté en fonction des situations
Name of the structure : LEGTA Le Mans
Postal adress : CS 10007
Post code : 72700
City : ALLONNES
Contact : Christian Peltier
Writer of the index card : Cathy Azéma
Email of rédactor : catherine.azema@supagro.fr

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