Le «miracle» du village d'Anavra

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Source : Wikimedia commons
Le «miracle» du village de Anavra en Grèce, cas exemplaire de développement écologique et durable, a concentré l'intérêt des médias internationaux.

Village montagneux et isolé, en déclin jusqu'au début des années 1990, il a été transformé en un modèle de développement durable, de bien-être social et de prospérité, pour toute l’Europe.

Tout cela grâce aux efforts d’une équipe visionnaire, à travers la mise en place d’une agriculture et d’un élevage biologique offrant des revenus élevés aux habitants du village, la construction d’espaces publics et l’offre de services publics de qualité très élevée, une quasi autonomie au niveau énergétique avec son parc d’éoliennes, le développement d’activités de loisirs et de tourisme avec son parc environnemental.
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Développement économique et bien être social

Un village montagneux et isolé, à 925 mètres d'altitude, en déclin jusqu'au début des années 1990, a été transformé en un modèle de développement durable et de bien-être social.
Construit sur les pentes du mont Othrios à une altitude de 925 mètres, et situé à 37 kilomètres de la ville la plus proche, Almyros, il n'y avait pas d'asphalte dans le village et la connexion avec les municipalités voisines était problématique.

Le réseau d'approvisionnement en eau étant endommagé, les 300 habitants et les quelque 20.000 animaux circulant librement entre eux, s’alimentaient en eau du même endroit. Il n'y avait pas de bâtiments et d'espaces publics, et il n'y avait aucun système de collecte municipale les ordures. L’école le plus proche se trouvait à la ville de Lamia, obligeant les enfants au dessus d’un certain age de quitter le village.
Quelques années plus tard et grâce aux efforts inlassables du Maire de la commune pendant 16 ans, Dimitris Tsoukalas, et du bénévolat d’autres habitants, Anavra a été reconnu comme un cas exemplaire de développement durable et de qualité de vie et comme une des communes agricoles les plus prospères de l’Europe du Sud (la troisième plus forte croissance), avec un revenu moyen par foyer de 70.000 € et un taux de chômage de 0%.
Symbole de ce parcours est le parc éolien avec ses 20 éoliennes, couvrant une partie des factures d'électricité des résidents et, jusqu'en 31 décembre 2010, ayant offert à la communauté un revenu annuel à 100.000 €.

Avec ses rues pavées et en pierre, des places avec des fontaines, son jardin d'enfants, son école primaire, la clinique, le garage à deux étages pour 60 véhicules, deux salles de réunions de 100 et 300 personnes, une librairie municipale, son terrain de football et de basket-ball, son gymnase avec des équipements modernes, trois modernes parcs d’animaux, un abattoir modèle équipé suivant les derniers règles d’hygiène, un musée de culture traditionnelle et un parc environnemental et culturel de 240 hectares.

Une fois que les techniques agricoles modernes ont été introduites, la qualité du bétail et des produits du village s'est rapidement améliorée, de même que le prix que leur vente pouvait rapporter. Des enseignants sont venus vivre à Anavra et un médecin est arrivé peu après.

Des fonds structurels européens

Pour y parvenir à ce niveau de développement, le village a élaboré des projets soumis pour financement et financés par les fonds structurels de l’Union Européenne.

Le maire de la commune s'est rapidement rendu compte que de nombreux programmes d’aide au développement de l'UE étaient axés sur l'environnement et, pour se qualifier, il a encouragé les agriculteurs d'Anavra à passer à l'agriculture biologique et à adopter des sources d'énergie propres. Le village de Anavra et son gouverneur ont employé les ressources offertes de manière judicieuse.
Parallèlement, le développement de l'agriculture et de l’élevage biologique, avec un abattoir certifié (HASP, ISO, code de ligne organique), a attiré des nouvelles subventions européennes, aidant les producteurs à étendre leurs activités.
Les trois fermes fourragères qui abritent environ 25.000 animaux en hiver (quand Anavra est isolée à cause de la neige), font de la région la première production de bétail en Grèce par rapport à sa population, ainsi que de produits agricoles de qualité très élevée.

La population du village a plus que doublé entre 2000 et 2010, en raison du retour de jeunes issus du village étudiant et habitant jusqu’alors dans des grands centres urbains. Ce village «écologique» est peut-être l'exception à la règle démographique du pays, attirant la population au village où la moyenne d’âge ne dépasse pas les 40 ans.
Le niveau de vie des résidents est l'un des plus élevés du pays, avec des revenus annuels allant de 25.000 à 100.000 euros.

Une réforme administrative peut mettre en danger un processus

Cependant, le programme de réforme administrative ‘Kallikratis’ du gouvernement central grec, en 2010-2011, qui prévoyait la diminution du nombre des communes grecques à travers des regroupements forcés, a conduit à la perte de l'autonomie économique et administrative d'Anavra.

Il s’en est suivi un frein brutal au développement écologique du village. Anavra est maintenant intégrée à la municipalité d'Almiros ce qui a supprimé son droit de décider de son sort.

Par un concours de facteurs administratifs et de carence humaine, le village n’a pas pu suivre sa marche et sa vision pour atteindre une autonomie énergétique complète. Les projets élaborés par l’ancienne équipe, pour la mise en place d’une usine hydroélectrique et pour d’un système de chauffage urbain intégré, ont dû être abandonnés.
Le revenu du parc éolien est maintenant perçu par la municipalité de Almyros tandis que, en revanche, la qualité des services municipaux est largement au dessous de celles offertes au temps de l’autonomie administrative.

Malgré l’arrêt de son parcours exemplaire, les habitants de l’Anavra jouissent toujours d’un niveau de vie élevé, offrant toujours de produits agricoles certifiés de la meilleure qualité. Cette expérience d’un parcours réussi vers un développement écologique et durable dispose d’une une grande valeur formatrice pour les habitants du village, mais aussi pour tout public, et rien n’empêche la poursuite de cette marche dans l’avenir.

Pour en savoir plus


Le contact

Mr Dimitris Tsoukalas, Anavra, Magnisia, Grèce


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Lien vers: https://etreserasmus.eu/?AnvarA/download&file=M1GRECEtemoignagevillage_dANAVRA.pdf
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Auteure de la fiche : Yolanda Ziaka - Polis (Grèce)


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